Fusion 360 pour créer des bijoux : bonne ou mauvaise idée ?

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Fusion 360 pour la bijouterie : bonne ou mauvaise idée ?

La modification est la déclinaison en bijouterie

Modifier une taille de bague, changer de pierre et voir le modèle se transformer comme par magie pour refléter ces nouvelles données d’entrée, voilà l’espoir que celle qui se lance dans la modélisation 3D de bijoux n’ose à peine formuler au moment où elle envisage de s’y mettre.

💬“Jean, maintenant est-ce que je peux changer la taille de ma bague ? Et le profil de l’anneau ?
Ou, est-ce que je dois recommencer depuis le début…?”

 Je sens l’angoisse qui monte à ce moment de l’échange. Elise en a conscience, un client ça change d’avis. 

Pour Florent, les itérations font partie du cycle de développement produit. Pas plus perfectionniste que les autres, Florent modifie plusieurs fois son modèle avant de le faire aboutir vers une forme qui le satisfait. Un vrai designer 🙂

En résumé, la modification, la déclinaison est inhérente à toute création de modèle. Bijoutier ou non !

 

Le contexte de cette question “Fusion pour la bijouterie”

C’est en formant sur un logiciel un peu abstrait de modélisation algorithmique (notez que j’ai évité le mot complexe, mais je vous fais une confession, il n’est pas simple ce logiciel algorithmique) que l’Idée est venue.  Une prise de conscience plutôt qu’une idée.

(Elle ne vient pas de moi d’ailleurs)

Alors que nous avançons dans notre programme — Oui, car là nous parlons de programme et non de modèle. En algorithmique, on parle de programme et pas de modèle… Ne décrochez pas, il y a un happy ending à cette histoire.

Anabelle, qui travaille pour un grand groupe de bijouterie en France, m’informe qu’en interne, une personne développe le même modèle en parallèle sur un logiciel CAO ‘paramétrique’. 

 

Modélisation Algorithmique ou CAO paramétrique ?

Le but ? Choisir parmi les 2 solutions : Algorithmique (code visuel) ou CAO paramétrique: la solution qui donne le meilleur résultat le plus simplement possible !

Petit retour en arrière pour vous donner tout le contexte. Anabelle réalise une bague type solitaire. Celle-ci est constituée de plusieurs tailles et de plusieurs pierres.
L’objectif: créer un modèle et un seul qui s’adapte automatiquement aux tailles de doigt et dimensions de pierres saisies. 

Imaginez vous à votre établi, le broc fil à la main devant décliner le modèle de bague d’une taille 52 à un 56.

Retour à la case départ ? On recommence tout ou presque depuis le début. Avec pour seule consolation l’économie d’échelle (l’expérience acquise la première fois et qui permet d’aller un peu plus vite à la suivante).

Et côté 3D, sur ce plan, tous les logiciels ne sont pas nés égaux.

 

Les logiciels 3D paramétriques 

Pour certains, c’est le retour à la case départ, d’autres sont dotés de puissance ‘paramétrique’.

Ah, nous y revenons, à ce mot ‘paramétrique’.

Qu’entends-tu  donc par ‘paramétrique’, ce mot magique qui semble résoudre tous problèmes et plus encore.

 

Un logiciel paramétrique permet à l’utilisateur de modifier un (ou plusieurs) paramètres et voir le modèle s’actualiser automatiquement pour refléter les nouvelles données d’entrées.

Il ne s’agit pas là, bien entendu, d’une simple mise à l’échelle (grossissement dans toutes les directions) d’un modèle. Ça, tout le monde (les logiciels) peuvent le faire !

fusion-bijouterie

⬆️Voici une image GIF extraite de la formation ‘1er pas ‘ où un modèle de chevalière est modélisé dans un logiciel paramétrique.

Notez que sur l’image ci dessus, la taille du plateau (oval de 12 x 14mm), ou la section du profil inférieur de la bague (4*2.5mm) restent inchangés. Le diamètre de passage de doigt change et entraîne une modification de l’ensemble des éléments d’esquisse 2D qui ont été dessinés et contraint autour de cet anneau. 

L’intention de conception

Ces éléments d’esquisses évoluent selon ce qu’on appelle ‘l’intention de conception’ qui est reflétée dans le modèle et qui constitue en quelque sorte l’ADN de notre modèle intelligent.
Fusion 360, fait partie de ces logiciels paramétriques.

  • Prise en main assez intuitive.
  • Gratuit pour les makers en usage personnel.
  • Gratuit pour les start-up.
  • Orienté fabrication numérique (Impression 3D ou Usinage CNC).

Non, nous ne sommes pas partenaire d’Autodesk, l’éditeur du logiciel. Nous sommes tout simplement convaincus qu’il rempli les conditions pour faire sa place dans l’univers de la bijouterie notamment!

 

Plug-in de bijouterie?

Mais n’y a-t-il pas des logiciels 3D qui disposent de modules payants (aussi appelés Plug-in) qui étendent les fonctionnalités du logiciel et qui permettent de prendre en main des problématiques métiers. 

“J’ai entendu parlé de logiciels comme RhinoGold par exemple”….

Certes !

Néanmoins, RhinoGold a disparu ou a été intégré dans une autre solution, ce qui pose une question assez fondamentale à se poser avant d’investir (temps d’apprentissage et coût de d’acquisition de licence) dans un tandem

 Logiciel + Plugin: cette solution est-elle pérenne ?

Je ne vais pas dresser ici la liste des modules parmi les plus populaires qui ont fait de Rhino ce qu’il est. Et c’est assez paradoxalement leur popularité qui les mets en danger d’obsolescence :

  • TSplines dans Rhino – Outil de modélisation SubD. Racheté par autodesk 2011, intégré dans Fusion 360 puis arrêté dans Rhino à la version Rhino 5.
  • VSR – Virtual Shape Research GmbH. Logiciel permettant la création de surfaces Classe A. Racheté par autodesk en 2013 puis arrêté dans Rhino.
  • Rhinogold – Racheté par GemVision, arrêté et intégré dans MatrixGold en 2019.

Ceci dit, au-delà du risque d’obsolescence, d’autres raisons poussent à apprendre les fonctionnalités natives du logiciel.

À un moment donné ou un autre, vous aurez besoin de vous appuyer sur les fonctionnalités standard du logiciel: 

  • Pour corriger une opération qui a échoué. 
  • Pour modifier légèrement le modèle créé par le plug-in et qui ne correspondrait pas tout à fait à ce que vous recherchez.
  • Mais surtout pour gagner en liberté de forme, pour créer des modèles réellement uniques qui s’affranchissent des profils et formes de bagues un peu standard et qu’on retrouve chez tout le monde

La mini-formation Fusion bijouterie

Assez dit, mieux qu’un long discours… Voici une mini-formation ‘1ers pas dans la bijouterie avec Fusion 360’.

Celle-ci est pensée pour vous donner une première approche du logiciel. Et de la manière dont on prend en main une telle problématique.

Au-delà de cette première leçon, d’autres suivent et constituent un réel contenu pédagogique destiné à vous permettre d’être autonome sur le logiciel.

C’est une première pour nous, nous avons créé un contenu dont les compétences 3D sont développées à partir d’un contenu bijouterie. Complètement contextualisé en quelque-sorte. Pas de conception de pièce un peu mécanique, de marteau ou d’un tournevis qui ne trouvent pas leur place dans votre réalité quotidienne de bijoutier

 

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