Tekla, en quelques lignes...
Tekla Structures est un logiciel 3D destiné, comme son nom le suggère, à la modélisation de structures complexes, aussi bien utilisé en construction métallique pour des bâtiments industriels ou des ouvrages d’art, que pour des projets en béton avec des problématiques complexes de ferraillage. Initialement édité par la société finlandaise du même nom, Tekla est racheté en 2011 par Trimble, éditeur américain initialement spécialisé dans les systèmes de navigation. Avec l’acquisition de SketchUp il y a quelques années, et un intérêt grandissant pour le développement de plates-formes collaboratives répondant aux besoins du BIM, Trimble s’impose aujourd’hui comme un des acteurs majeurs du domaine de la construction.
Depuis 2017, Tekla Structures dispose d’un plugin pour Grasshopper qui permet de prendre le contrôle du modèle et de créer de la géométrie – poutres, dalles, plats, assemblages, mais aussi de renseigner des attributs, une étape essentielle de tout projet BIM dans lequel chaque élément se doit d’être doté d’informations permettant son suivi au cours du cycle de vie du bâtiment. Ce lien est vivant, de sorte que toute modification dans Rhino se répercute instantanément dans Tekla.

Bouton magique, pensez-vous ?
Il est en effet important de préciser quelques points à respecter pour que cette interface ne se transforme pas en un vaste cauchemar informatique.
Vouloir utiliser Grasshopper sur un projet Tekla, c’est s’imposer quelques contraintes : modéliser de façon rigoureuse, bien nommer ses objets, les ranger dans des phases – l’équivalent des calques – adéquates, ce de façon à pouvoir rapidement sélectionner la bonne géométrie sur laquelle appliquer un processus paramétrique… En un mot, Grasshopper force un peu à ranger sa chambre avant de révéler toute sa puissance : une contrainte qui résonne finalement plus comme une bonne pratique, et dont l’utilité dépasse la simple étape de modélisation.
Grasshopper est un outil paramétrique, qui permet de répéter des opérations un grand nombre de fois. Encore faut-il, évidemment, qu’il y ait des choses à répéter : le lien perd un peu de son intérêt si la structure ne révèle aucune symétrie, ou que les cas particuliers dominent sur des conceptions plus systématiques. La recherche de standards, d’axes de référence et de règles de construction qui répondent à un maximum de configurations est un prérequis à une utilisation efficace de Grasshopper sur un projet réel.
Si Grasshopper peut être utilisé pour tester efficacement la pertinence de certaines solutions techniques, il ne dispense pas d’une phase de conception intelligente, ni de contrôles réguliers du modèle, deux bonnes pratiques là encore trop souvent oubliées.
Un outil polyvalent en constante amélioration
Tout comme pour Autodesk Revit, le fait de lier un logiciel métier tel que Tekla à un modeleur surfacique puissant comme Rhino permet de bénéficier du meilleur des deux mondes. Rhino dispose de très nombreux outils de dessin, parmi lesquels des outils d’esquisse 2D aux multiples possibilités, là où Tekla peut s’avérer limité lorsqu’on s’éloigne des angles droits si chers à la charpente industrielle. Tekla apporte en revanche la composante métier, de multiples catalogues de profils, de composants, mais aussi des possibilités de génération de plans d’exécution et de fabrication déduits à partir du modèle 3D.
Qu’il soit employé en début de projet pour générer les lignes directrices du projet ou implanter les épures de la structure, en cours d’exécution pour aider à concevoir des assemblages complexes, ou en phase de fabrication pour assurer un contrôle de qualité et du repérage des pièces, le lien entre Grasshopper et Tekla est un outil aux multiples applications.
Tekla Structures dispose également d’une API ouverte et très bien documentée, ce qui signifie, dans un jargon compréhensible, que toute personne qui souhaite développer des modules complémentaires peut le faire librement, pour peu qu’elle soit à l’aise avec un langage de programmation. Certains de ces développements effectués par la communauté d’utilisateurs sont souvent d’excellentes solutions à des problématiques métier, et un vivier de nouvelles fonctionnalités dont les plus pertinentes enrichissent le logiciel de version en version.
Depuis décembre 2021, la technologie Rhino.Inside a également trouvé place dans Tekla Structures puisqu’il est possible de déclencher l’exécution de définitions Grasshopper directement depuis Tekla, par l’intermédiaire d’un composant spécifique. S’il est évidemment toujours nécessaire qu’un utilisateur chevronné se plonge dans l’écriture de la définition, l’utilisateur final, lui, n’est confronté qu’à un ensemble restreint de paramètres et aucunement au plat de spaghettis sous-jacent. Une solution astucieuse qui permet à des utilisateurs effrayés par la programmation visuelle d’utiliser malgré tout ces outils puissants au quotidien.
Pour aller plus loin...
Si vous n’êtes pas fâché·e·s avec l’anglais, allez donc faire un tour sur la page dédiée au Tekla Live Link sur le site officiel, avec quelques vidéos pour voir le connecteur en action : Grasshopper Tekla Live Link.
Maxime, mentor Form2Fab.
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